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disparaître quelque temps après l’exception qu’il avait faite au sujet de la première section de la ligne, et donnait sa subvention de $90,000 en entier.

Pendant l’hiver de 1874, M. Horace Dumais, arpenteur, était chargé par le gouvernement provincial de faire, d’une part, une exploration scrupuleuse du pays compris entre le lac Saint-Jean et la rivière Saint-Maurice, en partant de la Ouiatchouane et en suivant le lac des Commissaires, le lac Édouard et la rivière Batiscan ; d’autre part, à partir du lac Édouard jusqu’à la Tuque, et en suivant ensuite la rivière Croche et la Ouiatchouaniche jusqu’au lac Saint-Jean. — Voici quelques extraits de la lettre écrite par M. Dumais au Commissaire des Terres de la Couronne, à la suite de son exploration :

« Le résultat de mes travaux confirme amplement la certitude où j’étais qu’il était possible d’ouvrir à la colonisation une partie du vaste domaine qui s’étend en arrière de la vallée du Saint-Laurent. Il ne peut être douteux que la colonie isolée du lac Saint-Jean ne soit, dans un avenir rapproché, rattachée par une longue suite d’établissements aux belles paroisses riveraines du Saint-Laurent entre Québec et Trois-Rivières, de même qu’à la vallée du Saint-Maurice. La chaîne des Laurentides a, pour ainsi dire, été supprimée de la région que j’ai explorée les plus hautes terres n’y atteignant pas plus de six cents pieds au dessus du niveau du lac Saint-Jean…

« La descente vers le Saint-Laurent est presque imperceptible ; la vallée est large et la vue magnifique ; le sol est gris et jaune, et couvert d’une riche marne qui promet beaucoup, si l’on peut regarder comme un indice favorable les forêts luxuriantes de toute espèce de bois qui remplissent cette partie du pays d’une rivière à l’autre.

« L’Île du lac Édouard est comme le trait-d’union qui réunit les vallées du Saguenay et du Saint-Laurent. Dans la vallée de la rivière Croche le sol est fertile ; il est couvert d’une végétation luxuriante sur une profondeur d’un demi-mille de chaque côté de la rivière. Çà et là, sur cette lisière de terrain, s’élèvent