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large de trois, renferme une paroisse appelée Saint-Joseph d’Alma où l’on compte plus de quatre cents habitants. Dès qu’on a dépassé la petite Décharge, qui longe la rive sud de l’île, on atteint le township Signaï, le plus beau peut être et le plus accidenté de tous ceux de la vallée du Lac. On y voit se développer rapidement la future paroisse de Saint-Gédéon, ainsi baptisée en l’honneur de M. Gédéon Ouimet, surintendant de l’instruction publique. Ce n’était encore, il y a quelques années à peine, qu’un groupe de lots fraichement défrichés, qu’on appelait l’établissement de la rivière Grandmont ; aujourd’hui, c’est une mission rattachée à la paroisse de Saint-Jérôme, et qui ne compte pas moins de cinq cent cinquante habitants.[1]

Traversant toute cette paroisse est un chemin qui va directement de la petite Décharge à Hébertville. C’est un beau chemin de douze milles de longueur qui passe par un admirable pays portant les empreintes multiples d’une catastrophe dont la main caressante du temps a enlevé l’horreur en laissant la beauté. Partout se dressent sous le regard des mamelons épais formés de terre d’alluvion, au milieu desquels serpente, descend et monte le chemin ; en même temps s’étalent des rochers de toute forme et qui prennent les attitudes les plus diverses, tout en conservant

  1. Le blé et l’orge y donnent de beaux rendements. Le dixième environ des terres est défriché ; les neuf autres dixièmes sont également fertiles. Saint-Gédéon sera un jour une des riches paroisses du Lac Saint-Jean.