Page:Buies - Le Saguenay et la vallée du lac St-Jean, 1880.djvu/234

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 214 —

ment l’écouler, faute de marchés rapprochés. Le marché qui est le plus à proximité d’eux est Chicoutimi ; mais, pour y atteindre, il leur faut faire un trajet de cent milles de longueur, s’ils habitent à l’extrémité ouest du Lac.

La rive sud du Lac est moins fertile et bien moins profonde que les rives nord et ouest ; cependant, entre Métabetchouane et les environs de la Mistassini il y a plus de trois cent mille acres de terre arable. Le terrain y est parfois excellent, étant formé d’une riche terre noire, souvent argileuse et couverte d’une belle couche végétale.

La partie sud et est du Lac, entre Métabetchouane et la grande Décharge, comprenant les townships Métabetchouane, Caron et Signaï, renferme plus de cent mille acres de bonne terre. Le nord et l’est du Lac et toute la rive gauche du Saguenay jusqu’à Chicoutimi, contiennent, d’après M. l’abbé Pilote, près de quatre millions d’acres de terre arable.

« Voilà » dit-il, dans sa brochure sur le territoire du Lac Saint-Jean, écrite en 1851, « de l’espace pour loger bien du monde. C’est presque autant que les six grands comtés qui forment les townships de l’est, Sherbrooke, Stanstead, Shefford, Missisquoi, Drummond et Mégantic lesquels contiennent près de cinq millions d’acres.

Il n’est peut-être pas hors de propos de présenter ici le tableau suivant qui indique comment s’est développé le comté de Chicoutimi, dans les conditions