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sent les lits les plus capricieux. Souvent, ils disparaissent tout à coup et on les retrouve un mille plus loin, débouchant au détour d’un mamelon ou rasant le fond de quelque précipice. Cette campagne conserve le même caractère sur toute la rive orientale du lac Saint-Jean jusqu’à sa décharge dans le Saguenay, c’est-à-dire dans toute l’étendue du township Signaï, que le cours bizarrement tortueux de la Belle Rivière sépare du township Caron, et où, depuis quelques années, s’est formée une nouvelle paroisse, celle de Saint-Gédéon qui compte déjà cinq cent-cinquante habitants.

Si, maintenant, en partant d’Hébertville, nous suivons la Belle Rivière, puis la rive orientale du lac Saint-Jean jusqu’à la Décharge, et que, de là, nous descendions le Saguenay à travers les rapides jusqu’à Chicoutimi, nous aurons parcouru toute la presqu’ile de ce nom, et nous y aurons trouvé partout de bonnes terres, à l’exception de celles du township Kenogami qui forme le centre de la Presqu’ile et qui contient la petite paroisse de Saint-Cyriac, dont la population peut être évaluée à deux cents âmes.

Au point de vue géologique nous remarquerons que l’anorthosite est très-répandue sur le Saguenay, entre Chicoutimi et le lac Saint-Jean. Sa direction coïncide avec le cours de la rivière et sa largeur s’étend jusque dans la vallée du lac Kenogami. Une grande quantité de cette roche, dans le voisinage