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sans nombre attachées aux débuts de toute colonisation dans ce pays. Mais ces prévisions ne devaient pas être de si tôt justifiées.

De bonne heure, au printemps, les explorateurs firent leurs préparatifs. Arrivés à Chicoutimi le 1er juin, ils s’acheminaient dès le lendemain, munis de bons guides, vers le lac Saint-Jean, explorant soigneusement le pays, après s’être divisés en plusieurs bandes qui se réunissaient ensuite à des endroits convenus. Ils purent examiner de cette façon une bonne partie des terres de Labarre, de Caron et de Métabetchouane, et le 9, ils étaient de retour à Chicoutimi « contents et satisfaits, » suivant les expressions de leur rapport, convaincus qu’entre les townships de Labarre et de Métabetchouane s’étendait un terrain de qualité supérieure, pouvant recevoir au-delà de trois mille colons.

Le rapport de ces explorateurs fixa définitivement le choix du bureau d’administration sur le township Labarre. Aussi M. le curé Hébert s’y rendait-il au mois d’août suivant avec quarante-quatre hommes. Le 21 de ce mois, le premier arbre était abattu au lac Wikwi, lequel tient au lac Kenogami par un étroit canal ; puis, M. Hébert alla planter sa tente à l’autre bout du lac Kenogamichiche, à l’endroit où devait s’élever peu de temps après le village d’Hébertville.

On a vu plus haut ce qu’est aujourd’hui la paroisse d’Hébertville avec ses 2,240 habitants et ses dix-huit