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que lui a imprimée le grand cataclysme d’où est sortie jadis la vallée du Saguenay, car elle est sujette à de grands éboulements à la suite desquels plusieurs arpents de terre sont quelquefois transportés loin de leur place primitive. Cette partie du bassin du Saguenay peut contenir trois cent mille acres de terre arable. Les MM. Price y ont introduit, sur une des plus belles fermes qu’ils possèdent, tous les perfectionnements modernes en fait de culture, d’instruments aratoires et d’aménagement intérieur des bâtiments. Ils y ont commencé l’élevage des bestiaux en vue de l’exportation, et, dans le cours de l’année 1878, en ont dirigé vers l’Europe une trentaine qui ont excité l’admiration des connaisseurs partout où ils ont été vus. Remarquons du reste en passant qu’une des richesses futures de la région du haut Saguenay consiste dans l’élevage des bestiaux, des moutons et des porcs, qui est devenu un objet important du commerce canadien depuis que toutes les classes de la population européenne font une si grande consommation de viande. C’est là un goût dont il faut encourager le développement. Retenons le plus possible les canadiens chez eux ; mais envoyons les bœufs, les porcs et les moutons. Nous n’y perdrons aucun des nôtres et nous nous épargnerons tous les ennuis du rapatrîment.

Heureusement pour les colons du Saguenay, qui n’ont pas de marchés à la main, les acheteurs de