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prêtre à leur dernière heure, et ce vœu allait être exaucé, du moins pour ceux qui les suivraient plus tard dans la tombe.


III


À cette époque, pour aller de la baie Ha ! Ha ! à la Malbaie, il fallait d’abord se rendre à l’Anse Saint-Jean sur la glace du Saguenay, et, là, on prenait un sentier de pied ou de raquette qui conduisait à la Malbaie. Ce sentier est ce qu’on appelle aujourd’hui le chemin des Marais. Par ce chemin, on pouvait avoir à faire de huit à neuf lieues pour atteindre la hauteur des terres qui borde le Saint-Laurent à douze milles environ de sa rive, dans les profondeurs de la Malbaie. Dans cette étendue de pays il y a beaucoup de montagnes sans doute, mais bien moins qu’on ne serait porté à le croire. En partant de la hauteur des terres, on suit une vallée en pente douce, coupée par de petites rivières et où les lacs sont assez fréquents ; cette vallée a depuis un quart de lieue jusqu’à une lieue de largeur, et elle s’étend jusqu’au Saguenay. Le bois y a diminué de beaucoup par suite des incendies qui ravagent pour ainsi dire périodiquement nos forêts.

M. Thomas Simard, ancien habitant de la Malbaie, disait, dans son témoignage donné devant la commis-