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L’OUTAOUAIS SUPÉRIEUR

notre public, ne l’entretiennent guère que de sujets qui lui sont relativement fort indifférents, ou qui ont été traités cent fois avant eux par des auteurs d’une compétence, on l’admettra aisément, au moins égale à la leur. Pourtant, comme le proclame Onésime Reclus, dans cet admirable tableau géographique qu’il a appelé La terre à vol d’oiseau, « le Canada est un des beaux pays du monde » : et moi, m’appuyant sur l’expérience de nombreux voyages et de nombreux séjours sous bien des latitudes et des climats divers, j’oserai aller plus loin encore, et j’affirmerai, sans crainte d’aucune comparaison, qu’il n’y a pas de pays plus beau que le Canada durant les mois d’été.

Il y en a de plus connus, de plus vantés et en bon nombre même. Qui pourra jamais dire combien il est monté de strophes enthousiastes et d’encens parfumé vers le ciel de la Grèce et de l’Italie ? Qui pourra dire de combien d’échos flatteurs ont retenti les lacs et les montagnes de la Suisse, les rivages enveloppés d’azur et de chauds rayons de la Méditerranée, les campagnes éclatantes que le soleil d’Espagne couvre de pourpre et d’or, les bords ravissants de l’Hudson lui-même, entré plus tard dans ce concert de l’imagination enchantée ? Mais je n’en dirai pas moins à l’instar du barde normand : « Rien n’est si beau que mon Canada,

« C’est le pays qui m’a donné le jour. »