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L’OUTAOUAIS SUPÉRIEUR

toujours quelque part, comme il n’y a pas d’édifice qui n’ait été construit pierre par pierre et heure par heure, je me hasarde à faire un nouveau volume, que j’ajoute à celui que j’ai écrit naguère sur le Saguenay, et qui formera le point de départ d’une série que d’autres pourront compléter un jour.

J’aborde donc cette fois une autre section du grand Nord canadien, celle de la vallée de l’Outaouais ; je viens parler d’une région belle entre toutes dans un pays qui est un des plus beaux du monde. En général, nous ne connaissons pas assez cette terre qui est la nôtre, parce que notre éducation, trop tournée vers les choses abstraites, vers un passé qui va de plus en plus s’évanouissant, ne nous apprend presque rien de ce qui est autour de nous, de ce qui est devant nous, de ce qui est sous nos pas. Aussi sommes-nous bien peu portés, pour le très grand nombre des Canadiens, à étudier notre propre pays et, par suite, à le faire connaître. Il en résulte le double désavantage de nous ignorer nous-mêmes et d’être encore plus ignorés des autres peuples.

Nous n’avons à offrir à l’étranger, ou aux amis naturels de la nationalité franco-canadienne, que des « livres bleus », des brochures renfermant aussi peu de renseignements qu’elles pullulent de fautes grossières, d’inconcevables négligences de langage, ou bien encore des brochures copiées les unes sur les