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Le Père Laverlochère avait à peine trente ans lorsqu’il arriva au Témiscamingue, et pendant quarante ans il y a exercé un apostolat infatigable, dont le digne couronnement a été une mort causée par les fatigues, les misères sans nombre endurées dans ses courses interminables et par les maladies qu’il y avait contractées.

Les missions d’aujourd’hui, quelque pénibles qu’elles soient, offrent au moins çà et là des asiles et de nombreuses ressources. Sur une grande étendue de pays la civilisation a remplacé le désert, les communications se sont énormément développées, les routes et même les chemins de fer ont percé en maint endroit ce qui n’était jadis que la forêt ou la montagne, les colonies se sont avancées au loin, bien loin dans la solitude, les bateaux à vapeur sillonnent des rivières et des lacs encore fort peu connus, l’homme enfin pénètre partout et partout plante sa tente ; de plus, les missions sont régularisées ; elles ne durent que de mai à septembre pour les voyages, et l’hiver, elles se font dans les chantiers avoisinants où travaillent les bûcherons ; elles sont en outre subdivisées ; ainsi, dans l’Outaouais supérieur, on en compte trois, celle de Pembroke, celle de Mattawan et celle de Témiscamingue ; mais il y a à peine un quart de siècle, pas davantage, on ne connaissait pas d’autre mission à l’ouest du lac des Deux-Monta-