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gueur ; elle conduit au Rocher-Capitaine, le plus grandiose des rapides de l’Outaouais, et dont la chute ne mesure pas moins de quarante-cinq pieds.

Une fois ce rapide franchi, on se trouve de nouveau sur le large sein de l’Outaouais libre, et l’on a devant soi seize milles d’une navigation continue, jusqu’aux rapides des Deux-Joachims qui ont, sur une étendue de deux milles à peine, une chute de vingt-huit pieds.

Dès que l’on a atteint le pied des Joachims, on entre dans la rivière Creuse, nom donné à une portion de la rivière Outaouais, immobile en apparence, large et profonde, qui présente un cours uniforme de vingt-huit milles.

L’aspect général du terrain, sur la rive sud de cette magnifique pièce d’eau, est celle d’un plateau élevé et comparativement horizontal. Le sol y est la plupart du temps sec et sablonneux, la forêt presque entièrement composée de pins rouges et de bouleaux. La rive nord est montagneuse. D’énormes rochers, de formation syénitique, dressent leurs masses formidables perpendiculairement à l’eau profonde.

La rivière Creuse finit au fort William, poste de la Compagnie de la baie d’Hudson, où un groupe d’îles semées dans la rivière la partage en un certain nombre de chenaux et rend la navigation assez diffi-