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trois milles, est brisé et montagneux ; les coteaux et les vallées ne commencent qu’au-delà de cette barrière qui a donné si longtemps au pays toutes les apparences de la stérilité. Mais, du côté d’Ontario, le sol commence à être cultivable, même à partir du rivage. C’est ici, croit-on, que devra aboutir la ligne de chemin de fer de North Bay au Témiscamingue. La moitié supérieure de la rivière de Montréal arrose toute la contrée d’alentour et a servi jusqu’ici de seul moyen de communication aux « bourgeois de chantier » et à leurs « engagés, » moyen lent et communication pénible, mais grâce au nouveau chemin de fer, on sera transporté en quelques heures seulement sur les bords du lac, en face de la partie qui sera peut-être la plus importante dans un avenir prochain.

Cette section du lac gèle de bonne heure et la glace y est toujours bonne, en sorte que les colons de Guignes et de Duhamel pourront se rendre aisément, l’hiver, au chemin de fer de North Bay, en attendant qu’ils aient le leur, à travers le comté de Pontiac, tandis qu’à Opémikan, huit milles plus bas que le Long Sault, où l’on parle également de faire aboutir la ligne nouvelle, le lac est plein de courants ; la rivière Kippewa, débouchant violemment dans les environs, empêche la glace de se former assez tôt et assez solidement, et les colons courraient grand risque de ne pouvoir se rendre au chemin de fer la