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CONFÉRENCES

si taxés, ne se plaignent de leur dette que lorsque les désastres financiers viennent fondre sur eux ; et quand leur industrie aura, grâce à la protection, pris le vaste élan de celle de l’Angleterre, ils se rappelleront à peine l’énorme fardeau que la génération précédente leur aura laissé. Montréal, chargé d’obligations, ne demande qu’à doubler la charge par toute espèce de grandes entreprises publiques. À ce propos, qu’on nous permette une vérité qui a tout l’air d’un paradoxe :

Un pays jeune doit s’endetter avec plaisir, avec empressement, quand c’est pour s’ouvrir des communications et se créer des débouchés, et que ses ressources propres sont au-dessus du capital qu’il emprunte. Toute dette est alors une fortune en germe, parce que l’avenir est là, non seulement qui la solde, mais qui en centuple encore les effets bienfaisants. Pour devenir un grand pays et un grand peuple, il ne faut donc pas craindre de s’endetter : nos enfants paieront et ils en seront bien contents.



La valeur moyenne des exportations faites annuellement du port de Québec s’élève à onze millions, et, sur ce chiffre, le bois seul prend une part de neuf millions, tandis que la valeur des exportations s’élève pour Montréal à près de treize millions, quelque chose comme $1, 500, 000 de plus. Les bateaux de la compagnie du Richelieu, qui transportent une grande partie du fret local, ne voyagent que pendant six mois et demi de l’année, et le Grand-Tronc ne peut suffire aujourd’hui aux besoins toujours