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ART. VII. PRODUCTION DES LITS DE TERRE.

qui résulte du mouvement de rotation sur son axe, la terre a nécessairement pris la forme d’un sphéroïde dont les diamètres diffèrent d’une 230me partie, et que ce ne peut être que par les changements arrivés à la surface et causés par les mouvements de l’air et des eaux, que cette différence a pu devenir plus grande, comme on prétend le conclure par les mesures prises à l’équateur et au cercle polaire. Cette figure de la terre, qui s’accorde si bien avec les lois de l’hydrostatique et avec notre théorie, suppose que le globe a été dans un état de liquéfaction dans le temps qu’il a pris sa forme, et nous avons prouvé que le mouvement de projection et celui de rotation ont été imprimés en même temps par une même im-

    sia, qui ne vient pas de loin, mais qui ne laisse pas de fournir beaucoup d’eau.

    9o Le Sinamari, dont le lit est assez serré, mais qui est d’une grande impétuosité, et qui vient de fort loin.

    10o Le fleuve Maroni, dans lequel on a remonté très haut, quoiqu’il soit de la plus grande rapidité. Il a plus d’une lieue d’embouchure, et c’est, après l’Amazone, le fleuve qui fournit la plus grande quantité d’eau. Son embouchure est nette, au lieu que les embouchures de l’Amazone et de l’Orénoque sont semées d’une grande quantité d’îles.

    11o Les rivières de Surinam, de Berbiché, et d’Essequebo, et quelques autres, jusqu’à l’Orénoque, qui, comme l’on sait, est un fleuve très grand. Il paroît que c’est de leurs limons accumulés et des terres que ces rivières ont entraînées des montagnes, que sont formées toutes les parties basses de ce vaste continent, dans le milieu duquel on ne trouve que quelques montagnes, dont la plupart ont été des volcans, et qui sont très peu élevées pour que les neiges et les glaces puissent couvrir leurs sommets.

    Il paroît donc que c’est par le concours de tous les courants de ce grand nombre de fleuves que s’est formé le courant général de la mer depuis Cayenne jusqu’aux Antilles, ou plutôt depuis l’Amazone ; et ce courant général dans ces parages s’étend peut-être à plus de soixante lieues de distance de la côte orientale de la Guiane. (Add. Buff.)