Page:Buffon - Oeuvres completes, 1829, T01.djvu/311

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
227
ART. IV. SYSTÈME DE M. WOODWARD.

fin, lorsqu’on le presse et qu’on lui fait voir évidemment que s’il n’a aucune raison à donner de ces phénomènes, son système n’explique rien, il dit qu’il n’y a qu’à imaginer que dans le temps du déluge la force de la gravité et de la cohérence de la matière a cessé tout à coup, et qu’au moyen de cette supposition, dont l’effet est fort aisé à concevoir, on explique d’une manière satisfaisante la dissolution de l’ancien monde. Mais, lui dit-on, si la force qui tient unies les parties de la matière a cessé, pourquoi les coquilles n’ont-elles pas été dissoutes comme tout le reste ? Ici il fait un discours sur l’organisation des coquilles et des os des animaux, par lequel il prétend prouver que leur texture étant fibreuse et différente de celle des minéraux, leur force de cohésion est aussi d’un autre genre. Après tout, il n’y a, dit-il, qu’à supposer que la force de la gravité et de la cohérence n’a pas cessé entièrement, mais seulement qu’elle a été diminuée assez pour désunir toutes les parties des minéraux, mais pas assez pour désunir celles des animaux. À tout ceci on ne peut pas s’empêcher de reconnoître que notre auteur n’étoit pas aussi bon physicien qu’il étoit bon observateur ; et je ne crois pas qu’il soit nécessaire que nous réfutions sérieusement des opinions sans fondement, surtout lorsqu’elles ont été imaginées contre les règles de la vraisemblance, et qu’on n’en a tiré que des conséquences contraires aux lois de la mécanique.