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ART. I. FORMATION DES PLANÈTES.

tes et lumineuses, et non pas froides et opaques comme elles le sont : rien ne ressemble moins à ce globe de feu qu’un globe de terre et d’eau ; et, à en juger par comparaison, la matière de la terre et des planètes est tout-à-fait différente de celle du soleil.

À cela on peut répondre que dans la séparation qui s’est faite des particules plus ou moins denses, la matière a changé de forme, et que la lumière ou le feu s’est éteint par cette séparation causée par le mouvement d’impulsion. D’ailleurs ne peut-on pas soupçonner que si le soleil, ou une étoile brûlante et lumineuse par elle-même, se mouvoit avec autant de vitesse que se meuvent les planètes, le feu s’éteindroit peut-être, et que c’est par cette raison que toutes les étoiles lumineuses sont fixes et ne changent pas de lieu, et que ces étoiles que l’on appelle nouvelle, qui ont probablement changé de lieu, se sont éteintes aux yeux mêmes des observateurs ? Ceci se confirme par ce qu’on a observé sur les comètes ; elles doivent brûler jusqu’au centre lorsqu’elles passent à leur périhélie : cependant elles ne deviennent pas lumineuses par elles-mêmes ; on voit seulement qu’elles exhalent des vapeurs brûlantes, dont elles laissent en chemin une partie considérable.

J’avoue que si le feu peut exister dans un milieu où il n’y a point ou très peu de résistance, il pourroit aussi souffrir un très grand mouvement sans s’éteindre ; j’avoue aussi que ce que je viens de dire ne doit s’entendre que des étoiles qui disparoissent pour toujours, et que celles qui ont des retours périodiques, et qui se montrent et disparoissent alternativement sans changer de lieu, sont fort différentes de celles