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ces deux termes 218 13/75/50 et 225 425/676/1250 de la compensation du premier et du dernier temps dans cette première période, on a environ 5679 21/25/1250, lesquels, étant multipliés par les 12 1/2, moitié de la somme de tous les termes, donnent 70998/1250 ou 56 15/19 environ pour la compensation totale qu’a faite la chaleur de Jupiter sur son troisième satellite pendant cette première période de 11 243 ans 7/25. Et comme la perte totale de la chaleur propre est à la compensation totale en même raison que le temps de la période est à celui du prolongement du refroidissement, on aura 25 : 56 15/19 : : 11 243 7/25 : 25 340. Ainsi, le temps dont la chaleur de Jupiter a prolongé le refroidissement de ce satellite, pendant cette première période de 11 243 ans 7/25, a été de 25 340 ans, et par conséquent, en y ajoutant le prolongement par la chaleur du soleil, qui est de 4 ans 116 jours, on a 25 344 ans 116 jours pour le prolongement total du refroidissement, ce qui, étant ajouté au temps de la période, donne 36 587 ans 218 jours ; d’où l’on voit que ç’a été dans l’année 36 588 de la formation des planètes, c’est-à-dire il y a 38 244 ans que ce satellite jouissait de la même température dont jouit aujourd’hui la terre.

Le moment où la chaleur envoyée par Jupiter à ce satellite était égale à sa chaleur propre, s’est trouvé au 5 365/677 terme de l’écoulement du temps de cette première période de 11 243 ans 7/25, qui étant multiplié par 449 3/4, nombre des années de chaque terme de cette période, donne 2 490 ans environ. Ainsi ç’a été dès l’année 2 490 de la formation des planètes, que la chaleur envoyée par Jupiter à son troisième satellite s’est trouvée égale à la chaleur propre de ce satellite.

Dès lors on voit que cette chaleur propre du satellite a été au-dessous de celle que lui envoyait Jupiter, dès l’année 2 490 de la formation des planètes ; et en évaluant comme nous avons fait pour les deux premiers satellites, la température dont celui-ci doit jouir, on trouve que Jupiter ayant envoyé à ce satellite, dans le cas de l’incandescence, une chaleur 6 101 fois plus grande que celle du soleil, il lui envoyait encore à la fin de la première période de 11 243 ans 7/25 une chaleur 5 816 43/159 fois plus grande que celle du soleil, parce que la chaleur propre de Jupiter n’avait diminué que de 25 à 23 5/6 ; et au bout d’une seconde période de 11 243 ans 7/25, c’est-à-dire, après la déperdition de la chaleur propre du satellite, jusqu’au point extrême de 1/25 de la chaleur actuelle de la terre, Jupiter envoyait encore à ce satellite une chaleur 5 531 86/150 fois plus grande que celle du soleil, parce que la chaleur propre de Jupiter n’avait encore diminué que de 23 5/6 à 22 4/6.

En suivant la même marche, on voit que la chaleur de Jupiter qui d’abord était 25, et qui décroît constamment de 7/6 par chaque période de 11 243 ans 7/25, diminue par conséquent sur ce satellite de 284 107/150 pendant chacune de ces périodes, en sorte qu’après 15 2/3 périodes environ, cette chaleur envoyée par Jupiter au satellite sera à très peu près encore 1 350 fois plus grande que la chaleur qu’il reçoit du soleil.

Mais comme la chaleur du soleil sur Jupiter et sur ses satellites est à celle du soleil sur la terre, à peu près : : 1 : 27, et que la chaleur de la terre est 50 fois plus grande que celle qu’elle reçoit actuellement du soleil ; il s’ensuit qu’il faut diviser par 27 cette quantité 1 350 pour avoir une chaleur égale à celle que le soleil envoie sur la terre ; et cette dernière chaleur étant 1/50 de la chaleur actuelle du globe terrestre, il en résulte qu’au bout de 15 2/3 périodes, chacune de 11 243 ans 7/25, c’est-à-dire, au bout de 176 144 11/15, la chaleur que Jupiter enverra à ce satellite, sera égale à la chaleur actuelle de la terre, et que n’ayant plus de chaleur propre, il jouira néanmoins d’une température égale à celle dont jouit aujourd’hui la terre dans l’année 176 145 de la formation des planètes.

Et comme cette chaleur envoyée par Jupiter prolongera de beaucoup le refroidissement de ce satellite, au point de la température actuelle de la terre, elle le prolongera de même pendant 15 2/3 autres périodes, pour arriver au point extrême de 1/25 de la chaleur actuelle