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centre en 282 ans environ, refroidi au point de pouvoir le toucher en 3 300 ans 17/25, et à la température actuelle de la terre en 7 283 ans 16/25, si la perte de sa chaleur propre n’eût pas été compensée par la chaleur que le soleil, et plus encore par celle que Jupiter ont envoyées à ce satellite. Or, l’action de la chaleur du soleil sur ce satellite étant en raison inverse du carré des distances, la compensation que cette chaleur du soleil a faite à la perte de la chaleur propre du satellite, était dans le temps de l’incandescence 25/676/1250 et 25/676/50 à la fin de cette première période de 7 283 ans 16/25. Ajoutant ces deux termes 25/676/1250 et 25/676/50 de la compensation dans le premier et le dernier temps de cette période, on a 650/676/1250, qui multipliés par 12 1/2, moitié de la somme de tous les termes, donnent 8125/676/1250 ou 12 13/676/1250 pour la compensation totale qu’a faite la chaleur du soleil pendant cette première période de 7 283 ans 16/25. Et comme la perte totale de la chaleur propre est à la compensation totale en même raison que le temps de la période est au prolongement du refroidissement, on aura 25 : 12 /13/1250 : : 7 283 ans 16/25 : 2 ans 252 jours. Ainsi le prolongement du refroidissement de ce satellite, par la chaleur du soleil, pendant cette première période, n’a été que de 2 ans 252 jours.

Mais la chaleur de Jupiter, qui dans le temps de l’incandescence était 25, avait diminué, au bout de 7 283 ans 16/25, de 19/23 environ, et elle était encore alors 24 4/23. Et comme ce satellite n’est éloigné de Jupiter que de 9 demi-diamètres de Jupiter ou 99 demi-diamètres terrestres, c’est-à-dire de 141 817 lieues 1/2, et qu’il est éloigné du soleil de 171 millions 600 mille lieues, il en résulte que la chaleur envoyée par Jupiter à ce satellite aurait été : : (171 600 000)² : (141 817 1/2, si la surface que présente Jupiter à ce satellite était égale à la surface que lui présente le soleil ; mais la surface de Jupiter, qui dans le réel, n’est que 121/11449 de celle du soleil, paraît néanmoins plus grande à ce satellite dans la raison inverse du carré des distances ; on aura donc (141 817 1/2 : (171 600 000)² : : 121/11449 : 15 473 2/3 environ. Donc la surface que Jupiter présente à ce satellite est 15 473 fois 2/3 plus grande que celle que lui présente le soleil. Ainsi, Jupiter, dans le temps de l’incandescence, était pour ce satellite un astre de feu 15 473 fois 2/3 plus étendu que le soleil. Mais nous avons vu que la compensation faite par la chaleur du soleil à la perte de la chaleur propre de ce satellite, n’était que 25/676/50 lorsqu’au bout de 7 283 ans 16/25, il se serait refroidi à la température actuelle de la terre, et que, dans le temps de l’incandescence, cette compensation par la chaleur du soleil n’était que 25/676/1250 ; on aura donc 15 473 2/3, multipliés par 25/676/1250 ou 572 170/676/1250, pour la compensation qu’a faite la chaleur de Jupiter sur ce satellite dans le commencement de cette première période, et 572 170/676/50 pour la compensation qu’elle aurait faite à la fin de cette même période de 7 283 ans 16/25, si Jupiter eût conservé son état d’incandescence. Mais comme sa chaleur propre a diminué pendant cette période de 25 à 24 4/23, la compensation à la fin de la période, au lieu d’être 572 170/676/50, n’a été que de 553 1/3/50 environ. Ajoutant ces deux termes 553 1/3/50 et 572 170/676/1250 de la compensation dans le premier et dans le dernier temps de cette première période, on a 14405 1/2/1250 environ, lesquels, multipliés par 12 1/2, moitié de la somme de tous les termes, donnent 180068 3/4/1250 ou 144 7/25 pour la compensation totale qu’a faite la chaleur de Jupiter pendant cette première période de 7 283 ans 16/25. Et comme la perte totale de la chaleur propre est à la compensation totale