Page:Buffon - Œuvres complètes, éd. Lanessan, 1884, tome I, partie 2.pdf/374

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Voyons maintenant combien la chaleur du soleil et celle de la terre ont compensé la perte de la chaleur propre de la lune dans la période suivante, c’est-à-dire pendant les 14 323 ans qui se sont écoulés depuis la fin de la première période, où sa chaleur aurait été égale à la température actuelle de la terre si rien n’eût compensé la perte de sa chaleur propre.

La compensation par la chaleur du soleil à la perte de la chaleur propre de la lune, était 1/50 au commencement et 25/50 à la fin de cette seconde période. La somme de ces deux termes est 26/50, qui étant multipliée par 12 1/2, moitié de la somme de tous les termes, donne 325/50 ou 6 1/2 pour la compensation totale par la chaleur du soleil pendant la seconde période de 14 323 ans. Mais la lune ayant perdu pendant ce temps 25 de sa chaleur propre, et la perte de la chaleur propre étant à la compensation en même raison que le temps de la période est au prolongement du refroidissement, on aura 25 : 6 1/2 : : 14 323 : 3 724 ans. Ainsi le prolongement du temps pour le refroidissement de la lune, par la chaleur du soleil, ayant été de 149 ans dans la première période, a été de 3 728 pour la seconde période de 14 323 ans.

Et à l’égard de la compensation produite par la chaleur de la terre, pendant cette même seconde période de 14 323 ans, nous avons vu qu’au commencement de cette seconde période, la chaleur propre du globe terrestre étant de 20 1/7, la compensation qu’elle a faite alors a été de 322 2/7/1250. Or la chaleur de la terre ayant diminué pendant cette seconde période de 20 1/7 à 15 2/7, la compensation n’eût été que de 244 13/28/1250 environ, à la fin de cette période, si la lune eût conservé le degré de chaleur qu’elle avait au commencement de cette même période ; mais comme sa chaleur propre a diminué de 25/25 à 1/25 pendant cette seconde période, la compensation produite par la chaleur de la terre, au lieu de n’être que 244 13/28/1250, a été de 6111 17/28/1250 à la fin de cette seconde période ; ajoutant les deux termes de compensation du premier et du dernier temps de cette seconde période, c’est-à-dire 322 2/7/1250 et 6111 17/28/1250, on aura 6433 6/7/1250 qui étant multipliés par 12 1/2, moitié de la somme de tous les termes, donnent 80423/1250 ou 64 1/3 environ, pour la compensation totale qu’a faite la chaleur envoyée par la terre à la lune dans cette seconde période. Et comme la perte de la chaleur propre est à la compensation en même raison que le temps de la période est au prolongement du refroidissement, on aura 25 : 64 1/3 : : 14 323 : 38 057 ans environ. Ainsi le prolongement du refroidissement de la lune par la chaleur de la terre, qui a été de 1 937 ans pendant la première période, se trouve de 38 057 ans environ pour la seconde période de 14 323 ans.

À l’égard du moment où la chaleur envoyée par le soleil à la lune a été égale à sa chaleur propre, il ne s’est trouvé ni dans la première ni dans la seconde période de 14 323 ans, mais dans la troisième précisément, au second terme de cette troisième période, qui multiplié par 572 23/25, donne 1 145 21/25, lesquels ajoutés aux 28 646 ans des deux périodes, font 29 791 ans 21/25. Ainsi c’est dans l’année 29 792 de la formation des planètes que l’accession de la chaleur du soleil a commencé à égaler et ensuite surpasser la déperdition de la chaleur propre de la lune.

Le refroidissement de cette planète a donc été prolongé pendant la première période : 1o de 149 ans par la chaleur du soleil ; 2o de 1 937 ans par la chaleur de la terre ; et, dans la seconde période, le refroidissement de la lune a été prolongé, 3o de 3 724 ans par la chaleur du soleil, et 4o de 38 057 ans par la chaleur de la terre. En ajoutant ces quatre termes on aura 43 867 ans, qui étant joints aux 28 646 ans des deux périodes, font en tout