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douces émotions du bonheur ; et en me bannissant, les tyrans ont voulu imprimer sur mon front le sceau de l’infamie, en me désignant à la haine des hommes comme un être dangereux à la paix du pays, et que le pays avait dû violemment repousser de son sein.

Pour ce qui est de savoir si mon offense avait mérité un pareil châtiment, j’en laisse mes lecteurs juges ; mais quelle ne sera pas leur indignation, quand ils apprendront qu’à notre retour en Angleterre où nous trouvâmes nos enfans déjà embarqués et prêts à mettre à la voile pour nous rejoindre (si inhumainement rapide avait été l’exécution du décret tyrannique de notre bannissement, que nous n’avions pas même eu le tems de contremander l’ordre de leur départ) ; qu’à notre arrivée en Angleterre, dis-je, bien que la Compagnie et le Bureau du Contrôle se fussent accordés à blâmer la promotion que j’avais si innocemment critiquée, et eussent même donné immédiatement l’ordre de l’annuller ; cependant, lorsque, sur ce motif je demandai la permission de retourner au Bengale, une demande en apparence si raisonnable fut repoussée par les deux autorités. La Compagnie avait pour principe qu’il fallait soutenir les représentans de son autorité dans l’Inde, quelque répréhensibles que fussent leurs actes ; le principe du Bureau du Contrôle était que comme ce n’était pas