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Après un court séjour, je m’avançai dans la Perse, et traversai la chaîne des monts Zagros ; je me rendis par le Kermanshah à Hamadan, l’Ecbatane des anciens ; à Ispahan, la plus magnifique de toutes les villes de l’Orient ; aux ruines de Persépolis, et, par Shiras et Shapour, j’arrivai a Bushire. Dans ce port je m’embarquai à bord d’un vaisseau de guerre de la Compagnie des Indes partant pour une expédition contre les Wéchabites, qui infestaient de leurs pirates le golfe Persique ; je visitai le port qu’ils possèdent à Ras-el-Khyma ; je débarquai avec le commodore commandant l’escadre, auquel je servis d’interprète arabe ; j’assistai ensuite au bombardement de la ville, et j’arrivai enfin à Bombay vers la fin de 1816, après un voyage long et périlleux, qui avait duré près d’un an.

On s’imagine bien que cette longue suite de voyages a dû être accompagnée de bien des dangers, et de bien des aventures : je m’abstiens d’en faire le récit. Il me suffira de dire que les tempêtes, la peste, les naufrages, les combats, la prison, la faim, la soif et la misère ont été fréquemment mon partage, et que si les maux de l’humanité m’ont apparu sous toutes leurs formes, j’ai aussi eu l’occasion de voir et de goûter toutes les pompes, tous les plaisirs, tous les honneurs, qu’il soit au pouvoir de l’homme de se procurer.