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à mon caractère et à mes projets, je me suis vu puni par la privation d’un commandement important et d’une fortune considérable, fruit certain d’un service lucratif qui a permis à mon successeur de réaliser en trois ans une somme de 750, 000 fr. ; c’est ainsi que je me suis vu infliger sans jugement la peine de la déportation, comme si ma seule présence eût souillé un pays conquis au prix du sang et des trésors de l’Angleterre, placé sous la protection du pavillon anglais, et où cependant tout Anglais est esclave, et qui n’offre qu’aux étrangers les bénéfices de la liberté.

Je retournai en Égypte, accompagné du docteur Babington. J’explorai de nouveau la mer Rouge ; je réunis d’amples matériaux pour une nouvelle carte marine de ses côtes ; et communiquai le résultat de mes observations aux négocians anglais d’Alexandrie, On résolut alors d’obtenir de Mahomet-Ali les conditions qu’exigeaient les négocians de l’Inde ; et, en conséquence, un traité commercial fut conclu entre le Pacha, le consul anglais et moi, chacune des parties souscrivant à des engagemens ayant pour but d’assurer une réciprocité de protection et de profits.

Ainsi revêtu d’un nouveau caractère et investi de nouveaux pouvoirs, il fut convenu que je partirais pour l’Inde comme envoyé de Mahomet-Ali ; que je serais porteur de lettres de ce vice-roi