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En réponse à cette lettre, je récapitulai toutes les circonstances qui avaient amené mon arrivée dans l’Inde ; que lors de mon départ d’Angleterre, je n’avais nullement l’intention d’aller si loin ; que j’ignorais qu’un Anglais eût besoin d’une autorisation pour visiter un pays soumis à la domination anglaise ; que, l’eussé-je connu, je n’en aurais point demandé, puisque Malte était le terme le plus éloigné de mon voyage. Je demandai en conséquence au gouverneur, de m’accorder une autorisation provisoire, qu’il était en son pouvoir de me donner, jusqu’à ce que la cour des directeurs eût envoyé d’Angleterre sa décision. Cette demande fut fortement appuyée auprès du gouverneur. Mais les ordres des directeurs de la compagnie étaient péremptoires ; ils commandaient le bannissement immédiat de tout individu, quelqu’utile, quelqu’honorable que fût l’objet de son voyage, qui mettrait le pied dans l’Inde sans autorisation. Le gouverneur n’osa pas enfreindre des instructions aussi positives ; l’objet de ma demande me fut donc refusé. Dans une entrevue que j’eus ensuite avec le gouverneur, sir Evan Nepean, il me dit : « Ah ! Monsieur ! quel dommage que vous ne soyez pas Américain ! vous pourriez rester dans l’Inde sans une autorisation d’Angleterre, et même sans ma permission. » Pour qu’on ne suppose pas que ce premier bannissement de l’Inde