Page:Buckingham - Tableau pittoresque de l’Inde.djvu/21

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tage il serait pour l’Égypte d’y attirer, de tous les points du globe, l’industrie et les capitaux, et de les appliquer a accroître les ressources des peuples soumis à son gouvernement. Comme ses vues s’étendaient aussi au commerce extérieur, il daigna fréquemment me consulter à cet égard. J’ai souvent eu le plaisir de passer la soirée avec lui dans son divan. C’est là qu’après avoir renvoyé tous ses officiers, à l’exception de son secrétaire particulier, je déroulais mes cartes devant lui, et lui expliquais les positions relatives et les productions des divers pays, les vents, les saisons, les moussons, les courans, les rochers, les bancs de sable ; je lui donnais en même tems des notions de navigation et d’hydrographie : tout cela lui plaisait à un tel point, que le jour nous retrouvait souvent dans la même occupation ; et je fis transcrire en caractères arabes, sur une copie des cartes d’Arrowsmith, que je fis àa cet effet, tous les renseignemens de cette nature de quelque importance.

Je lui fis deux propositions : l’une, de r’ouvrir l’ancien canal de communication de la mer Rouge à la Méditerranée ; l’autre, de transporter à travers le désert de l’Isthme, avant l’achèvement du canal, deux magnifiques bricks de construction américaine, alors à l’ancre dans la rade d’Alexandrie. Le pacha désirait vivement les voir dans la mer Rouge ; mais il hésitait à les envoyer doubler le cap