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année, je fus fait prisonnier de guerre, et transporté à la Corogne, où je fus détenu plusieurs mois ; et je n’avais pas encore onze ans, que l’on me fit traversera pied l’Espagne et le Portugal, de la Corogne à Lisbonne, en passant par Saint-Jacques-de-Compostelle, Vigo, Porto, Coïmbre et Santarem. J’obtins le commandement d’un navire à l’âge de vingt-un ans, et fis en cette capacité plusieurs voyages aux Indes occidentales et aux deux Amériques ; je visitai, dans la Méditerranée, Gibraltar, Malte, les îles de la Grèce et Smyrne : dans tous ces voyages, mon double caractère de négociant et de marin, chargé, comme je l’étais, tout à la fois de la partie maritime et commerciale, me fournit d’amples occasions d’observer tout ce qui se rapportait à l’un ou à l’autre de ces deux objets ; j’en profitai, et j’ai depuis publié, dans divers écrits, les nombreux résultats de mes observations.

En 1813, je fis voile de Londres, dans le dessein de résigner mon commandement, et de fonder à Malte un établissement purement commercial. Plusieurs motifs me faisaient choisir Malte pour cet objet. D’abord, cette île était, en quelque sorte, l’entrepôt où, par suite du blocus continental, l’Europe venait s’approvisionner de marchandises anglaises ; ensuite, Malte étant la station principale de la marine anglaise dans la Méditerranée, c’était là que la cour d’amirauté faisait juger et mettre en