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LA LITTÉRATURE MODERNE

qu’il semblait avoir perdues. La simplicité se substitue à un jargon confus et prétentieux, la netteté à l’emphase. Chacun sait maintenant ce qu’il veut dire, on ne se paye plus de tirades ; on ne déclame plus ; on n’ouvre plus la bouche comme si chaque parole qu’on prononce allait ébranler le ciel et la terre » [Cf. J.-J. Weiss, le Thédlre et les mœurs : M. Alexandre Dumas fils].

Nous pouvons préciser encore davantage, et même il le faut aujourd’hui. C’est donc ainsi qu’une platitude héritée des idéologues ou des encyclopédistes, et qui s’étale ingénument, sans horreur ni conscience d’ellemême, dans la prose d’un Villemain, par exemple, et souvent même d’un Guizot ; une liberté qu’un Musset, un


taires » ; — et que l’honneur ou la passion vaincus n’y trouvent d’asile que dans la mort [Cf. les dénouements habituels de la tragédie classique]. — Et ce sont enfin des romans à thèse, — où l’auteur a montré une constante préoccupation des « droits » ou de la condition de la femme ; — de la dignité de l’amour et du mariage ; — et du principe de la morale sociale. — Comparaison à cet égard des romans de Feuillet avec ceux de George Sand ; — et qu’à vrai dire, sous les apparences d’une certaine analogie, — ils s’opposent plus qu’ils ne se ressemblent.

3° Les Œuvres. — Elles se composent de son Théâtre complet, dans les cinq volumes duquel, publiés chez Calmann Lévy, 1892, 1893, on a fait entrer toutes celles de ses pièces qui ont été jouées, y compris quelques-unes de celles qui faisaient partie des deux volumes:Scènes et Proverbes, et Scènes et Comédies;

Et 2° ses romans, qui sont:Bellah, 1850 ; — la Petite Comtesse, 1856 ; — le Roman d’un jeune homme pauvre, 1858 ; — Histoire de Sibylle, 1862 ; — M. de Camors, 1867 i — Julia de Trécœur, i872 ; — Un Mariage dans le monde, 1875 ; — les Amours de Philippe, 1877 ; — le Journal d’une femme, 1878 ; — VIJistoire d’une Parisienne, 1881 ; — la Veuve, 1883 ; — la Morte, 1886 ; — et Honneur d’artiste, 1890.

V. — Charles-Marie-René Leconte de Lisle [Saint-Paul, Ile de la Réunion, 1818; f lS9’f, Paris].

1° Les Sources. — Charles Baudelaire, Notice, dans le Recueil