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AVERTISSEMENT

qu’ils courraient le risque d’éprouver si, après avoir pris note des prix fort élevés que le Trésor de M. Graesse donne de certains livres, sans rien dire de leurs conditions extraordinaires, ils cherchaient à vendre à Paris ou à Londres des exemplaires de ces mêmes livres mal reliés ou même défectueux, qu’ils auraient achetés chez eux à bon marché et dont, à leur grande surprise, ils ne trouveraient aucun prix dans ces deux centres du commerce des livres précieux. Mais cette digression obligée sur les reliures nous a peut-être un peu trop éloigné de ce que nous avions à dire sur le genre d’ouvrages qui, depuis la publication de notre dernière édition, a été et est encore le plus recherché, non-seulement chez nous, mais encore dans tous les pays où l’amour des livres est répandu. Pour revenir à notre sujet, nous allons désigner dans chaque classe de la bibliographie les objets sur lesquels se porte de préférence le choix des bibliophiles. Dans la théologie, ce sont, indépendamment des vénérables et précieux monuments de la typographie naissante, lesquels constituent la partie la plus riche et la plus curieuse de cette classe, les Bibles ou portions de la Bible en différentes langues ; les Iconographies bibliques les plus anciennes et les mieux gravées ; les vieux livres de liturgie décorés de gravures en bois, notamment ces beaux bréviaires, ces magnifiques missels que nous aurons soin de décrire, et plus particulièrement encore les livres d’Heures, publiés à Paris, par Jean Du Pré, par Ant. Verard, par Simon Vostre et Pigouchet, par Germain Hardouyn, par les Kerver, par Geofroy Tory, et par d’autres, sur lesquels nous donnerons à la fin de notre cinquième volume une notice raisonnée ; ce sont encore les ouvrages ascétiques en langues vulgaires, et surtout ceux qui datent du xve ou du xvie siècle ; les écrits des différents réformateurs protestants, y compris ceux que Calvin a donnés en français.

Dans l’ancienne jurisprudence, nous ne trouvons guère à citer, comme livres fort recherchés aujourd’hui, que les parties du corps de droit romain et du corps de droit canonique qui sont sorties des presses de Fust et Schoeffer de 1460 à 1475 ensuite les premières cou-