Page:Brunet - Les hypocrites (1) - La folle expérience de Philippe, 1945.pdf/180

Cette page a été validée par deux contributeurs.
181
DE PHILIPPE

Cette fantaisie ratée lui coûta cher, mais, revenant chez la Maureault, il avait encore assez d’argent pour passer une semaine délicieuse et d’oubli, sa dernière volupté.

Cependant, la crainte le fit frapper à la porte du séminariste. Celui-ci était en train d’encadrer une reproduction du Saint Suaire de Turin :

— Excusez-moi, vous me prenez à l’ouvrage…

Avant qu’il eût pu observer la mine de Philippe, celui-ci se couvrit :

— Tout est arrangé, le petit ira au collège. Mais cela a été dur, et j’ai été obligé de boire avec le père…

— N’y pensez plus, allez vous reposer, votre bonne action vous rendra la santé et le courage.

Ce fut alors que Philippe fut malade pour de bon. Durant deux semaines, c’est à peine s’il pût se lever deux, trois fois par jour, le temps d’aller à la pharmacie, ou acheter quelques sandwichs. Même, le plus souvent, le séminariste se laissa convaincre et fit les courses. Philippe lui avait dit :

— Il n’y a que cette drogue qui me calme, et je ne pourrai m’en passer que graduellement…

— Je sais, mais prenez sur vous, Sursum corda

Il regardait Philippe avec de bons yeux tristes, puis partait et, dix minutes après, revenait avec la jaune :

— Vous m’avez promis que la bouteille du-