Page:Brunet - Les hypocrites (1) - La folle expérience de Philippe, 1945.pdf/153

Cette page a été validée par deux contributeurs.
154
LA FOLLE EXPÉRIENCE

poche et qu’il avait enfoncé sur sa tête jusqu’aux oreilles. Tout à l’heure, dans les cabinets du bureau de poste, se rasant avec une lame ébréchée, il s’était fait de longues balafres sur les joues.

— C’est payable d’avance, et on ne reçoit pas d’ivrognes ni de mauvaises femmes.

En guise de références, Philippe, alors, tira la lettre de son mécène, la lettre qui avait accompagné le chèque, ce qui changea l’air de la bonne femme.

— Dans ce cas, je vas vous donner le 7. Vous serez tranquille : à côté, j’ai un Français qui a porté la robe, puis un docteur…

Les voisins attiraient déjà Philippe, qui était sûr maintenant d’employer ses bloc-notes.

La chambre, couverte d’un papier jaunâtre et maculé de taches, était froide à l’œil, avec son lit à courtepointe jaune aussi, et ses deux calendriers, dont l’un était religieux : un immense saint Joseph, avec ses rayons, qui faisait tout de suite penser à quelque statue de la Liberté, qui veillait non pas sur le port de New-York, mais sur ce havre à punaises. La logeuse avait dit en effet :

— On n’a jamais eu de punaises, excepté quand des chambreurs qu’on avait pris sans prendre de références en ont emporté… Vous voyez, j’ai mis de l’huile à lampe en tout cas.

Au fait, Philippe se demandait ce que ça