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une odeur surie, qui était celle de mademoiselle Baudet. Le curé prit sur lui d’ouvrir la fenêtre. Elle fit un signe : non, pas la fenêtre, cela la ferait mourir.

Il l’ouvrit :

— Il faut faire de l’air.

Tout de suite, un parfum de roses flotta lamentablement parmi les relents ignobles, sans s’y mêler : le rosier, près du puits.

— J’ai honte, monsieur le curé, j’ai honte.

Peu à peu, par petits hoquets de vieille, elle lui conta ce qui était arrivé, répétant toujours :

— J’ai trop honte, monsieur le curé.

Elle l’avait surpris, qui fouillait dans la cassette où elle cachait ses pauvres sous.

— J’ai été si saisie que je n’ai pu rien dire d’abord… J’ai honte, monsieur le curé…

Elle l’avait giflé. Il n’en avait pas desserré le poing qui s’agrippait aux billets de banque, et, sans chapeau, il était parti en courant à travers champs :

— Le cirque, beau ! beau ! J’vas au cirque, ma tante, j’vas au cirque !


Il fallut faire venir le médecin qui dit au curé :