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reparti. Se retournant tout à coup, il vit dans l’unique fenêtre la gueule de Gustave, qui se tordait dans un rictus. Effrayé et croyant qu’il y avait quelque maladie (on ne sait pas avec ces vieilles gens) et que l’idiot était trop simple pour demander secours, il avait sonné chez le médecin :

— La vieille Baudet est malade…

— La vieille Baudet n’est jamais malade, elle nous enterrera tous…

Le médecin s’était cependant mis en route avec le curé : devant l’église, ils rencontrèrent la tante et le neveu :

— Je ne suis pas installée pour recevoir, monsieur le curé, et je viens moi-même vous payer ma dîme…

— C’était pas pour ça… Je sais que vous n’êtes pas en moyens

— J’ai toujours payé ma dîme, grâce à Dieu, et Dieu me fera toujours la grâce de la payer, monsieur le curé… Venez, Gustave.


Ce qu’il y avait de drôle, c’est que Gustave, cette fois, portait la bourse de sa tante, une ample sacoche de peau verte, à fermoir de cuivre.