Page:Brunet - Le mariage blanc d'Armandine, contes, 1943.djvu/56

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

il jugeait tout de suite qu’il avait fait comme lui un cours classique, et, à je ne sais quelle nuance, il décidait que c’était chez les Pères. C’était un rite, il le questionnait :

— Avez-vous connu le bon père Crépeau ?

— Crépeau ? Non. Je ne sais pas…

— Vous savez bien, le père Crépeau qui disait : « Les protestants, ils protestent toujours. Un protestant, c’est fait pour protester… »

— Non. Je ne me rappelle pas…

— Vous avez alors connu le père Toupin ?

— Je ne pense pas…

— Tout le monde a connu le père Toupin, celui qui nous disait, à la lecture des notes : « Mes enfants, vous n’aimez pas les retenues et vous avez hâte de laisser les bons pères. La vie, ce n’est pourtant qu’une retenue. Habituez-vous tout de suite. »

— ?

— Vous dites ? Pardon, je croyais que vous parliez… Toujours est-il que le père Toupin avait bien de l’esprit. Il n’était pas sévère comme le père Dufresne…

Et la conversation continuait, et monsieur Lapointe continuait à puiser dans une vieille blague les mégots qu’il avait ramassés je ne