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dine, qui, tournant dans sa chambre, de sa voix de tous les jours, disait :

— Que c’est donc sale, ici, il faudrait un ménage, un vrai !

Cela lui donna de l’aplomb. Maintenant, il était habillé, et, pour la première fois, en ces heures troubles, il alla vers elle, les bras entrouverts. Un peu plus, il l’embrassait.

— Comment ! Avec ma robe neuve !

Ferdinand l’observait à la dérobée : elle a changé de robe, et cette robe neuve, il l’a voie souvent.

Sans plus tarder, Armandine et Ferdinand revinrent. Le voyage de noces n’avait durer que trente-six heures. On ne peut dire si cette nuit à la campagne leur avait appris la connaissance du bien et du mal. Ils étaient changés pourtant, et une brusquerie dans le ton avait remplacé la gêne de la veille. Lorsque Ferdinand demanda, d’une voix maussade « Qu’est-ce que tu vas faire maintenant ? », surprise par ce tutoiement, elle répondit : « Tiens ! le ménage, l’ordinaire ! » Une fierté lui montait des entrailles.

Il y avait quelque chose de changé. Sans doute, Armandine et Ferdinand restaient chas-