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Ce matin-là, je songeai aux funérailles de Victor Hugo, ce corbillard des pauvres et l’Arc de triomphe. La marquise devant la cathédrale, les habits, les toilettes, les fleurs, l’illumination, la dignité de Langlais, son visage de bois, de bois barbu, et la femme, cette commise jaunâtre, c’était sinistre dans la farce.

Ce fut après que la vraie comédie commença. Il n’y avait pas deux mois que Jules Langlais et Martine Chartrand étaient mariés que Martine Chartrand avait son journal. Ne croyez pas à une feuille féminine et littéraire. C’était tout simplement le Combat et, en dépit des pseudos que je suis obligé d’employer, des arrangements et des coups de pouce que je donne à la vérité du détail, vous reconnaîtrez tout de suite l’histoire. Il n’y a pas si longtemps !

Il va de soi que le nom de Jules Langlais paraissait aussi souvent dans les chroniques mondaines et financières, aux comptes rendus des vernissages et des conférences : on voyait encore plus souvent celui de Martine dans les articles de rédaction. Cette femme se montrait fort habile. Elle avait d’abord posé en Égérie des grands chefs du passé. « Je ne peux me brouiller avec les partis politiques ni je ne veux