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Son bras armé du glaive offre un aspect terrible :
Par des cris douloureux les François éperdus,
S’efforcent d’attendrir ce Ministre inflexible :
Il frappe… c’en est fait, Louis Quinze n’est plus.
Grand Dieu, notre douleur implore ta clémence
Toi seul peux réparer les pertes de la France ;
Plongée avec son Roi dans l’horreur du trépas,
Quel deuil universel a couvert ses États !
Telle est l’affreuse nuit que nous donne un orage
Quand la foudre en éclats répandant la terreur,
Ne présente aux humains que mort & que ravage,
Et la nature en proie au pouvoir destructeur :
Les monts sont dévastés, la plaine est submergée,
Les ombres de la nuit redoublent la frayeur
Aurore, paroissez, quelle est votre lenteur !
Dès son premier aspect la terre est soulagée,
Et respire avec elle une douce fraîcheur ;
L’étoile du matin brille de mille charmes,
L’aurore s’embellit en répandant des pleurs[1] ;
Et ce sont ces divines larmes
Qui consolent la terre & la couvrent de fleurs.
Le soleil dans son char avec pompe s’avance ;
Dissipant de Python les funestes vapeurs,
Il darde ses rayons, ranime l’espérance ;

  1. Tout le monde connoît & chérit la sensibilité de la Reine.