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De tous bons citoyens me promet le suffrage.
A cet espoir flatteur je me livre hardiment.
Sans chercher de l’esprit le sublime langage,
Je concours aujourd’hui le prix du sentiment ;
Quiconque me l’accorde, avec moi le partage :
Du tribut de l’amour nous chérissons la loi :
Venez, venez en foule apporter votre hommage,
Vous qui du plus beau nom êtes fiers comme moi ;
Si vous êtes François, en faut-il davantage ?
Cédons l’honneur du pas au courtisan heureux
Dont la fortune semble exaucer tous les vœux,
Qui près du Souverain, & comblé de ses graces,
Le voit, l’entend, l’admire & vole sur ses traces.
Un bonheur si parfait est garant de sa foi :
Que pourroit-il aimer, s’il n’aimoit pas son Roi ?
J’ose sans balancer parler au nom des Dames :
Illustre Jeanne d’Arc, tu prouvas autrefois
Ce qu’un Roi des François peut espérer des femmes :
Sexe foible sans doute & qui sait toutefois
Egaler des Héros les plus sublimes flammes.
Un mot, un mot suffit sur les braves Guerriers,
Qui courant à la mort tout couverts de lauriers,
Sont guidés par l’amour & payés par la gloire :
La Déesse aux cent voix aime à s’occuper d’eux.
Mais qui peut retracer l’intéressante histoire
De ce peuple fidele, ardent & courageux,