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ACTE III. 287

ronne, viens-tu m’insulter dans mon palais ? dis-moi, m’as-tu cru, ou assez foible, ou assez insensé pour ne pas découvrir, pour ne pas punir tes criminelles intrigues ? quelle étoit ta pensée ? comment seul, sans amis, sans troupes, sans argent, as-tu espéré te frayer un chemin au thrône ?

Créon

• Vous avez parlé. Seigneur. Écoutez moi a votre tour, & ne me condamnez pas sans m’entendre.

Oedipe

† Je connois ton éloquence & tes ar-


d’avoir tué Laïus, reproche qui seroit impertinent, comme il le dit, & sans nul fondement. Mais on voit que ce n'est point-là le sens de Sophocle, Vous êtes le meurtrier de cet homme, c’est-à-dire, de moi; vous en voulez à ma vie. Cette façon de parler est usitée chez les Poètes Grecs & Latins.

• Il y a dans le Grec, ?????? scis quid facturus ? Le Traducteur n’a pas fait attention que ces mots ne formoient aucun sens dans la bouche de Créon, mais qu’elles convenoient fort naturellement à Oedipe; c’est comme s’il disoit à son beau-frère: Ne voyez vous pas où vous conduit cette démarche ? Quelles seront les suites de votre attentat ?

† La pensée de Sophocle n’est pas rendue: la voici littéralement: « Vous êtes un grand Orateur, mais vous avez trouvé un méchant