le Bûcheron. En voici un autre modèle non moins fréquemment cité :
Et l’on vit des commis
Mis
Comme des princes
Qui jadis sont venus
Nus
De leurs provinces.
22. Le compositeur connaît désormais les différents mètres employés dans la versification française et la manière de scander les vers ou, plutôt, de compter le nombre de syllabes dont sont formés ceux-ci.
Pour parfaire son modeste bagage poétique, il lui faut maintenant se familiariser avec la quantité syllabique des diphtongues, avec l’élision,
avec les licences poétiques, etc., toutes choses que, malgré leur importance, on étudiera rapidement.
Le vers français se composant d’un nombre de syllabes bien déterminé, il est essentiel de distinguer les cas où deux ou plusieurs voyelles placées à la suite l’une de l’autre dans un même mot forment deux syllabes ou se réunissent en une seule.
23. En général, lorsqu’elles se trouvent après un l ou un r, précédé d’une autre consonne, presque toutes les voyelles agglomérées se prononcent en deux temps ou en deux syllabes :
Mais les exceptions et, d’un autre côté, les règles particulières sont nombreuses et fréquentes. Il est nécessaire de signaler les principales.
Ae, dans aérage, aération, aérer et leurs dérivés, est toujours dissyllabique, lorsque les deux voyelles ne se confondent point dans l’orthographe du mot.
Ai forme diphtongue (se prononce comme è ou è).
Aï est dissyllabique.
Aie est aujourd’hui monosyllabique et, pour l’employer, il faut qu’il soit suivi d’une voyelle. — Au xviie siècle on en faisait usage devant une consonne, et on le comptait pour 2 syllabes (Mol., l’Étourdi, III, v, 7) :