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CHAPITRE V

LA DISTRIBUTION



Lorsque l’apprenti connaît suffisamment sa casse, tant par l’étude qu’il a pu en faire que par les différentes compositions qu’il a exécutées, il est nécessaire de lui apprendre la distribution.

Avant de procéder à cette opération, il sera, toutefois, nécessaire de s’assurer que l’élève lit couramment un texte sur le plomb ; qu’il n’éprouve aucune hésitation dans la désignation des différentes lettres qu’on lui présente isolément : qu’il différencie très nettement le b du q, le d du p, l’n de l’u, l’apostrophe de la virgule, le 6 du 9, le 0 (zéro) de l’O (o grande capitale), etc., et réciproquement ; qu’il ne confond point l et I, les lettres accentuées grave et celles accentuées gu[1] ; qu’il se souvient du signe distinctif des petites capitales o, v, s, x, z, en raison de leur ressemblance avec ces mêmes lettres bas de casse ; qu’il opère sans difficulté la répartition, dans leurs cassetins respectifs, des espaces fines 1 point et 1 point ½, des espaces moyennes, des espaces fortes et des demi-cadratins ; enfin qu’il a appris les caractéristiques de l’italique et des différents caractères gras.

Ces connaissances élémentaires sont en effet indispensables pour exécuter une distribution convenable.

La distribution est l’acte de remettre (de distribuer après tirage) dans chacun des cassetins auxquels elles appartiennent les diverses lettres qui en ont été extraites, lors de la composition, pour former les mots et les assembler en phrases.

Dans les maisons importantes, où le service du matériel est organisé de manière convenable, les paquets de composition remis à l’ouvrier pour être distribués ne comprennent qu’un type de caractère : tout romain, ou

  1. Il n’est peut-être pas inutile de rappeler encore une fois qu’en termes typographiques on dit : accent grave, flexe, gu.