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LES CORRECTEURS EN PROVINCE
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il s’est acquis par ses travaux une réputation enviable ; ou encore, ses mérites lui ont valu la faveur et les grâces des rois, des princes et des grands de ce monde.

Aussi l’usage s’est établi de donner à ce travailleur intellectuel une place d’honneur parmi les collaborateurs qui contribuent à la production de ces œuvres que tous les temps ont jugées remarquables. Non seulement ils ont l’honneur insigne — comme Augustin-Vincent Caminade et Cyprien Benet — de voir leur nom et leurs fonctions figurer à côté de ceux de l’auteur et du maître imprimeur, mais encore d’être l’objet de flatteuses mentions qui exaltent leur savoir et leurs capacités.



§ 4. — LES CORRECTEURS EN PROVINCE DE 1473 À 1600


Ce n’est point seulement Paris qui rend aux correcteurs un tel hommage. Les villes de province elles-mêmes qui ont le rare privilège de voir s’établir en leurs murs un des disciples de Gutenberg apprennent à connaître et le titre et le nom de ces collaborateurs.


I. — Lyon.


Dès son apparition à Lyon, en 1473, et au cours du xvie siècle, l’imprimerie prit dans cette ville un rapide essor ; son développement fut tel que la réputation des travaux sortis des officines lyonnaises faillit un moment éclipser celle des ouvrages exécutés par les presses parisiennes.

Les traités de droit les plus érudits, les auteurs classiques latins et