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LES CORRECTEURS A PARIS
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Flandres ou des Pays-Bas. Travaillant de 1484 à 1489 avec Gering, au Soleil d’Or de la rue de la Sorbonne, on le voit établi de cette dernière date à 1499, au clos Bruneau, près des « Écoles de Décret », à l’enseigne des Lions. Higman imprime à ses frais, en 1492, le Commentaire latin de Jacques Le Fevre sur les huit livres de la Physique d’Aristote. À la fin du volume figurent quelques vers de Josse Clichtone (de Nieuport), dans lesquels l’imprimeur et le correcteur sont nommés : « Vous devez maintenant des remerciements à l’Allemand Jean Higman qui a exécuté cet ouvrage à ses propres frais. J’ai fait la correction avec l’aide de mon fidèle Bohemus[1], en enlevant comme j’ai pu les fautes qui étaient restées sur le plomb. » — Josse Clichtone fut également l’un des correcteurs de cet atelier.

En 1496, Higman s’associe avec Wolfgang Hopyl (d’Utrecht), établi rue Saint-Jacques, près Saint-Benoît à l’image Sainte-Barbe, puis à l’enseigne Saint-Georges ; mais tous deux conservent leurs ateliers respectifs, tout en travaillant parfois l’un chez l’autre.

Wolfgang exerça de 1489 à 1500. Un des plus remarquables travaux qu’il ait produits fut le Missel de l’église d’Utrecht, qu’il fit exécuter par son associé Jean Higman et qui fut terminé le 30 novembre 1497. L’achevé d’imprimer mentionne « les soins apportés à la correction du texte, qui a été établi avec toute la diligence possible et débarrassé des fautes de l’original grâce à la libéralité d’Hopyl » (curavit libenter qua valuit diligentia Wolfgangus Hopilius ex viciato exemplari hoc opus reddere castigatum). Wolfgang n’imprima aucun livre en langue française.

En 1496-1497, un Écossais, David Laux d’Édimbourg, assumait chez Wolfgang Hopyl la charge de correcteur ; son nom figure à la fin de deux livres sortis alors des presses de cet imprimeur. Précédemment, Lucas Vautier de Conti, Guillaume Gontier, Jean Grietan et Pierre Grisel avaient rempli les mêmes fonctions chez le célèbre Hollandais dont l’atelier devait, sous ses successeurs, devenir l’un des plus réputés et des plus importants de Paris.

L’association de Wolfgang Hopyl et d’Higman ne devait guère s’étendre au delà de 1499, époque à laquelle ce dernier décéda ; sa

  1. Claudin ne sait exactement quel personnage désigne ce nom ou ce surnom.