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TROISIÈME PARTIE

lorsqu’il l’eut mis à son point, il le fit nommer rapporteur du projet de loi, autorisant les grêves sans reconnaître les associations.

Le 28 septembre, les représentants, ouvriers de plusieurs nations européennes, se réunirent à Londres pour jeter les bases d’une association universelle des travailleurs, un comité en dirigea les statuts et le 25 octobre la Société Internationale des Travailleurs était fondée, (société de laquelle j’ai fait partie, plus tard, pendant plusieurs années.)

Le 14 janvier 1864, mon fils venait de naître. Plus que jamais, j’éprouvais le besoin de m’occuper des évènements de mon pays, naturellement, je voulus élever l’enfant moi-même, lui donner tous les soins que les besoins de son âge m’imposaient.

J’avais un fils, je ne voulais rien ignorer de ce qui se passait autour de moi, pour l’en instruire en son temps, je voulais lui souffler un peu de mon âme.

J’avais conservé quelques amis de la première heure, ensemble nous entretenions des correspondances, nous échangions des idées sociales, j’écrivais régulièrement à mon père et aux quelques amis qui nous étaient restés fidèles. En un mot comme les vestales de l’ancienne Rome, nos entretenions le feu sacré.