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SOUVENIRS D’UNE MORTE VIVANTE

major on n’avait pu remiser la voiture parce qu’il y avait des marches à monter.

Ayant remarqué la bienveillance des moines du petit séminaire, le commandant Martin et un capitaine sont allés demander la permission de faire entrer la voiture dans la cour, un moine de service, n’avait pas l’air d’y consentir, « Parce que, disait-il, le fourgon est lourd, cela abîmera les pavés. » Le capitaine Letoux demanda à voir le directeur, qui vint ; le capitaine fit sa requête, le directeur était un peu hésitant, cependant, après avoir fait ses recommandations, il accepta. Notre voiture fut remisée dans une cour couverte, elle était en sûreté et nous sortîmes.

Quelle ne fut pas ma surprise de trouver ma mère, qui me cherchait dans la rue d’Issy.

— Mais, maman, que venez-vous faire ici ? vous ne pouvez pas rester, lui dis-je.

— J’étais inquiète et ton mari aussi, on dit des choses terribles à Paris sur ce qui se passe ici, je voulais savoir la vérité et s’il n’était pas arrivé quelque malheur.

— Vous voyez que tout va bien, lui répondis-je.

Je ne voulais pas lui raconter tout ce qui s’était passé naturellement, mais je lui conseillai de ne pas rester, sachant que la porte des remparts se fermerait à 7 heures et qu’après on ne passerait plus qu’avec un laisser-passer. La porte d’Issy étant close, elle ne pourrait plus repartir. Elle vint avec moi au petit séminaire, je lui fis prendre un peu de nourriture.

À ce moment-là, il y avait un grand tumulte, le