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SOUVENIRS D’UNE MORTE VIVANTE

ils sont pris dans un guet-apens sans même pouvoir se défendre ; on doit aller à leur secours, car Flourens n’a pas été tué en combattant, il a été assassiné, Duval et ses amis également ont été assassinés. »

« Mettez bas les armes disaient les Versaillais, il ne vous sera rien fait. » Puis on les postait le long d’un mur, ils étaient fusillés sans jugement ; la vie de ces hommes était entre les mains de la première brute venue.

Pendant ce temps là, on pérorait au comité.

« Allons-nous être aussi lâches que les hommes de la défense nationale ? Disaient nos volontaires. Maintenant nous ne combattons pas seulement pour le territoire, mais pour sauver la République, nous voulons la France libre ! »

Notre commandant alla à l’Hôtel de Ville. N’ayant pas prévu qu’ils auraient à se défendre les délégués à la Commune étaient dans l’impuissance de satisfaire à tous les besoins immédiats. De tous côtés l’Hôtel de Ville était envahi par des hommes qui réclamaient des armes nécessaires au combat.

Enfin le 7, nous nous mîmes en marche du côté de Neuilly où une lutte violente se livrait.

Les Versaillais étaient à quelques pas des fortifications, tout semblait si calme qu’on ne s’en serait pas douté.

Dans la soirée nous prîmes nos positions dans le contre-fort des remparts, nos officiers nous recommandèrent le silence absolu, disant que l’ennemi nous guettait et qu’il fallait nous préparer à combattre