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CHAPITRE XII


L’exposition de laquelle Napoléon III avait tant espéré pour équilibrer son trône chancelant, fut une défaite ; malgré les réceptions qu’il fit aux souverains étrangers, son prestige était affaibli de toute part.

Le Tsar et le roi de Prusse applaudirent à la revue de Longchamp, mais ces fêtes internationales, et ces baisers de souverains faisaient pressentir la guerre. La misère augmentait d’une manière effrayante. Les suicides étaient journaliers. La rente baissait, les petits rentiers ne pouvaient plus joindre les deux bouts, le travail était presque nul. La liberté de réunions, alors autorisées, donnait libre cours aux pensées, chacun déversait toute l’amertume qu’il avait contre un régime de tyrannie, de crimes et de gaspillage.

Le Bund du 15 juin 1867 écrivait : Le roi de Prusse et Bismarck ont quitté Paris, convaincus que la guerre est inévitable.

Un jeune historien, Tenot, raconta dans son journal, la mort d’un paysan du Var, nommé Ferdinand Bidauré, qui avait été fusillé deux fois en 1851.

Il rappela que le docteur Alphonse Baudin, s’était fait tuer sur une barricade de la rue Sainte Marguerite, en disant : « Voilà comment on meurt pour 25 francs par jour » alors qu’il essayait de soulever le peuple