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SOUVENIRS D’UNE MORTE VIVANTE


CHAPITRE XI


Mon fils allait de mieux en mieux, nous étions heureux. Hélas ! ce ne fut pas de longue durée.

Nous étions au mois de novembre, l’automne était beau, ma mère prolongea son séjour au delà de nos désirs, croyant bien faire. Il fut décidé qu’ils reviendraient le 15 novembre, ce jour-là, il faisait très froid, ma mère enveloppa mon petit garçon dans des vêtements excessivement chauds, pour le garantir contre l’air glacé ; il était trop chaudement enveloppé, malheureusement. Je suis allée à la gare pour le chercher, à huit heures du soir environ. Je voulus embrasser mon chéri, il était dans une telle transpiration, qu’on eût dit qu’il était dans un bain de vapeur, j’en fus effrayée, il paraissait si fatigué, que nous primes un fiacre. Dès notre arrivée je le mis au lit, il ne voulut rien prendre, dans la nuit il eut une forte fièvre, le lendemain il n’allait pas mieux, le médecin vint le voir, mon cher petit avait une fluxion de poitrine.

Avec de grands soins nous pûmes le rétablir, mais il était très faible, et de nouveau, il cessa de marcher, malgré cela, il était gai, spirituel ; il commençait à lire, nous espérions que le printemps le remettrait complètement.