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II
LES PELERINS


Doucement enlacés, et l’épouse et l’époux
Un matin cheminaient sur leur cavale blanche :
« Vers quel Pardon ainsi, jeunes gens, allez-vous ?
C’est demain un jour de dimanche.
— Sous les chênes voyez cette église au toit bleu :
À son divin patron nous allons faire un vœu,
On revient trois de sa chapelle. »
La femme de rougir ; mais, dix mois révolus,
Fière de son bonheur, elle ne rougit plus :
Deux beaux enfants pendaient à sa double mamelle.


III
NOUVEAU PROVERBE


D’autres pourront s’asseoir, Maglor, à votre fête :
On a tué le porc, on a chauffé le four,
Vos filles, vos garçons travaillent nuit et jour,
Un baril de vieux cidre et qui porte à la tête
Est percé sous la grange, et vous n’épargnez rien ;
Mais au seuil de la ferme est un énorme chien,
Aboyeur hérissé dont l’œil fauve est d’un traître,
Un hideux trouble-fête, et les cœurs empressés
Qui chez vous s’en venaient par lui sont repoussés.
Et moi je dis : « Tel chien, tel maître. »