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Ma main ferait bondir sur ses pas ce rocher !…
Non, adieu ! Dans mon cœur n’allumons point la haine
Et de retour, Seigneur, à la saison prochaine,
Que passant mon chemin sans me voir coudoyer,
Je retrouve la paix assise à mon foyer ! »

Il partait, mais Odette avait suivi son frère :
« Vous me quittez, dit-elle, et vous quittez la mère ? »
Puis elle s’arrêta, triste, sur le chemin,
Attendant sa réponse : il lui tendit la main,
D’une larme il mouilla ce gracieux visage,
Et sans autre parole : « Ô ma sœur, soyez sage ! »
Il s’enfuit, et bientôt la poudre des sentiers
D’un nuage blanchâtre enveloppait ses pieds.

l’église

Après six jours d’ennuis et de rudes travaux
Pour le pain nécessaire et pour tant d’autres maux,
Il est doux, lorsque luit le matin du dimanche,
De voir en beau costume, habit bleu, coiffe blanche,
À la messe du bourg venir ces travailleurs :
Ils marchent sérieux par les sentiers en fleurs,
À travers les grands blés, au bord des vertes haies,
Humant à pleins poumons la senteur des futaies,
Et ravivés par l’air, l’aspect de chaque lieu,
Ils entrent souriants dans la maison de Dieu.

Pornic, c’est votre fête aujourd’hui : cent villages
Dans les terres épars ou qui longent les plages
Sont venus, et pêcheurs, campagnards et bourgeois