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Les grands bœufs lentement paissaient sous les rameaux,
Et le vent apportait le gai refrain des pâtres,
Qui, sur l’herbe couchés devant les flots saumâtres,
Savourent leur jeunesse, au reste indifférents.
Alors, pour éclaircir le front de leurs parents,
Au bruit des avirons le novice et le mousse
Se mirent à chanter d’une voix lente et douce :

i

« Ah ! quel bonheur d’aller en mer !
Par un ciel chaud, par un ciel clair,
La mer vaut la campagne ;
Si le ciel bleu devient tout noir,
Dans nos cœurs brille encor l’espoir.
Car Dieu nous accompagne.

« Le bon Jésus marchait sur l’eau,
Va sans peur, mon petit bateau.

ii

« Saint Pierre, André, Jacque et saint Jean,
Fêtés tous quatre une fois l’an.
Étaient ce que nous sommes,
Et ces grands pêcheurs de poissons
À leurs filets, leurs hameçons.
Prirent aussi les hommes.

« Le bon Jésus marchait sur l’eau,
Va sans peur, mon petit bateau.