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« Je cherche de l’eau pour mon doux seigneur
Brisé de fatigue et tout en sueur.
 
« Treize combattants tombés sous ses coups !
L’insolent Lorgnèz le premier de tous.

« Treize autres guerriers sont tombés sous moi,
Et le reste a fui tout pâle d’effroi. »

VII

Il n’eût pas été Breton dans son cœur
Qui n’aurait point ri d’un rire vainqueur,
 
À voir les gazons, en mai reverdis,
Tout rouges du sang de ces Franks maudits.
 
Lez-Breiz sur leurs corps s’en vient s’accouder
Et se délassait à les regarder.

Il n’eût pas été chrétien dans son cœur
Qui n’eût, ce soir-là, pleuré de bonheur,

En voyant Lez-Breiz seul agenouillé,
Devant lui l’autel de larmes mouillé ;

En voyant Lez-Breiz sur ses deux genoux,
Lui guerrier si fier et chrétien si doux :

« O mère sainte Anne, ô reine d’Armor,
Pour moi dans ce jour vous étiez encor !